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AyaDoK

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Rendre aux Français la France de Toujours

Rendre aux Français la France de Toujours

Mes Chers Amis,

Il est des circonstances, comme celles d'aujourd'hui où les responsables politiques n'ont qu'un devoir : défendre la France et protéger les Français.

Quand la France est attaquée, quand les Français sont menacés, il ne saurait être question de partis, de camps, d'ambitions personnelles.

Les événements nous rappellent que nous sommes au service d'une cause qui nous dépasse tous : une certaine idée de la France et, par conséquent, une certaine idée de la civilisation, de la liberté, une certaine idée de la façon d'être un Homme.

Parce que c'est bien de cela dont la France parle depuis si longtemps.

C'est cette voix que les assassins veulent faire taire.

Cette jeunesse foudroyée donne à la France son plus beau visage. C'est ce visage fraternel que les assassins veulent défigurer en semant la peur et la haine.

Nous avons vu, la semaine dernière, à travers les témoignages de solidarité qui se sont manifestés sur tous les continents, combien la France comptait dans la conscience universelle et combien il était important qu'elle continue de vivre, de parler et d'agir dans le monde en demeurant fidèle à elle-même.

Cette France qui veut être libre, qui veut être debout et que le monde entier regarde, ce n'est pas la gauche, ce n'est pas la droite, comme disait le Général de Gaulle, c'est nous tous ! La France est un amour partagé.

Où le comprend-on mieux qu'ici, à Strasbourg, au milieu des Alsaciens qui ont toujours manifesté leur attachement à la France, et, au-delà, dans ces Ardennes, cette Champagne, cette Lorraine, si souvent envahies aussi mais que rien n'a pu détacher de la Nation ?

Je n'oublie pas, cher Philippe Richert, que nous sommes en campagne électorale, je n'oublie pas les élections à venir où se joue le sort des régions françaises et aussi une part du destin de la France car l'enjeu de ce scrutin, chacun le pressent n'est pas que régional, il est aussi national. Je veux dire à Philippe Richert mon amitié, ma confiance et notre soutien.

Je n'oublie pas les candidats, les élus, les militants qui tous les jours défendent les idées, les valeurs, les principes de notre famille politique dans des conditions que les circonstances rendent particulièrement difficiles.

Je veux affirmer que nous ne servirions pas la cause de la France en mettant notre démocratie entre parenthèses. Ce serait donner une victoire à ceux qui veulent nous forcer, par la terreur, à renoncer à ce que nous sommes et à ce que nous croyons.

Cependant, chacun doit s'imposer un effort sur lui-même pour que le débat public ait la hauteur de vue et la dignité que les Français sont en droit d'attendre dans une situation pareille.

Les circonstances exceptionnelles appellent des mesures exceptionnelles mais aussi des attitudes, des comportements qui ne peuvent pas être ceux auxquels une longue période de paix et de liberté nous a habitués.

Mais je veux dire avec la même force qu'un peuple libre est un peuple qui débat. Un pays libre est un pays où l'on parle, un homme libre est un homme qui dit ce qu'il pense. «Honte aux pays où l'on se tait ! » disait Clemenceau. Il avait raison.

Taisons-nous et le monde saura qu'en France la peur est plus forte que la liberté.

Taisons-nous et le monde saura que la France n'est plus la France.

Taisons-nous et notre silence sera le premier signe de notre servitude.

J'ai été Président de la République.

Je connais la lourdeur de la charge quand surgit le drame.

Je sais l'ampleur des responsabilités que le Chef de l'Etat doit assumer et la difficulté de décider en dernier ressort, seul face à sa conscience.

Quiconque chercherait à instrumentaliser à des fins électorales la terrible menace qui pèse sur notre pays, les victimes innocentes, la souffrance de ceux qui les aimaient ne serait pas digne de la confiance des Français.

Mais le silence non plus ne serait pas digne quand l'intérêt général exige que l'on parle !

Parler d'abord, pour approuver, quand les mesures sont susceptibles de rendre la France plus forte face à ceux qui veulent la détruire.

J'approuve l'Etat d'urgence, j'approuve la déchéance de nationalité pour les binationaux qui trahissent la France, j'approuve l'assignation à domicile, j'approuve les pouvoirs exceptionnels donnés au Gouvernement, aux Préfets, aux autorités administratives, à la police, à la gendarmerie, pour débusquer les assassins, ceux qui les manipulent, ceux qui les arment.

Ce n'est pas la police, ce n'est pas la gendarmerie qui menacent nos libertés. Ce sont les trafiquants, ce sont les fanatiques, ce sont les criminels, ce sont les terroristes, ce sont les voyous qui menacent nos libertés !

J'approuve l'accroissement des effectifs de la police, de la gendarmerie, de nos armées. C'est devenu nécessaire. Mais, recruter, former, c'est long, trop long. Dans ces conditions, les premiers renforts n'arriveront pas avant deux ou trois années.

Mobiliser les réserves de la police, de la gendarmerie, de l'armée, ce serait plus rapide, plus efficace mettant à la disposition des pouvoirs publics des milliers d'agents et de soldats expérimentés, immédiatement opérationnels.

C'est mon rôle, c'est mon devoir de le dire parce qu'il en va de la sécurité des Français.

La surveillance plus étroite de ceux qui sont signalés comme ayant des liens avec des milieux radicalisés et susceptibles de passer à l'acte, les peines de sûreté pour ceux qui présentent encore un danger pour la société sont deux décisions majeures qui ne peuvent plus être reportées sans faire courir aux Français des risques que personne n'a le droit de leur faire courir.

C'est mon rôle et mon devoir de le demander.

Je veux dire avec gravité que nous avons déjà trop attendu pour mettre en place l'état d'urgence, trop attendu pour donner à la police et à la gendarmerie les moyens de démanteler les trafics d'armes de guerre, pour entraver la libre circulation des terroristes, pour châtier ceux qui défient la démocratie parce qu'ils la croient faible.

Trop attendu pour tirer dans tant de domaines les leçons des attentats du début de l'année. Ce drame aurait dû nous conduire à agir plus tôt.

Puisque ceux qui regardaient toute politique sécuritaire comme attentatrice aux libertés ont enfin compris que la défense de la liberté était un combat qu'il fallait se donner les moyens de gagner, donnons-nous ces moyens, tout de suite.

N'attendons plus.

Nous n'avons pas le temps. Car qui oserait prendre le risque de dire qu'il n'y a plus de risque ?

C'est mon rôle de chef de l'opposition et mon devoir d'ancien chef de l'Etat de le dire.

Gouverner, tel est le rôle, tel est le devoir du Président de la République et du gouvernement.

Soutenir tout ce qui renforce la sécurité des Français et dénoncer tout ce qui affaiblit la France dans le combat qu'elle livre à ceux qui veulent la détruire tel est le rôle, tel est le devoir de l'opposition.

Chacun d'entre nous ne doit avoir pour seul souci que de protéger les Français et non de marquer je ne sais quel point dérisoire dans le combat politique.

C'est mon rôle, c'est mon devoir de dire à ceux qui exercent les plus lourdes responsabilités que, dans les circonstances actuelles, où le sort du pays est entre leurs mains, il ne serait pas digne, ni à la hauteur des événements de chercher à tendre à l'opposition des pièges politiques.

Mais, c'est aussi mon rôle et mon devoir de dire à l'opposition républicaine, sans naïveté mais en conscience, que l'honneur lui commande de ne pas se préoccuper des pièges que l'on pourrait vouloir lui tendre.

Mes chers amis, nous ne devons nous préoccuper que de faire le mieux possible, que de faire ce qui nous paraît bien, ce qui nous paraît bon pour les Français.

Le temps n'est pas aux arrière-pensées, aux calculs, aux manœuvres. Restons au-dessus.

La priorité est maintenant de tirer les leçons de ce qui nous arrive.

C'est la condition pour conjurer les périls qui menacent notre liberté, pour protéger les êtres qui nous sont chers, pour conserver notre mode de vie, notre modèle de civilisation, tout ce que nous aimons.

La réponse au terrorisme est d'abord sécuritaire et le gouvernement de ce point de vue s'est engagé dans la bonne direction.

Mais s'en contenter serait une grave erreur car dans ce combat nos faiblesses ne sont pas que sécuritaires. Il y a tant de domaines où la République a trop reculé. Elle ne peut plus à l'avenir se le permettre. Ceux qui nous frappent, savent que nous sommes vulnérables. Ils savent que la société française, que les sociétés européennes, occidentales sont fragiles parce qu'un profond malaise les étreint. Ce malaise est dans l'école, dans la culture, dans la justice, dans l'économie, dans la politique… Il touche à toutes ces valeurs que nous avons laissé attaquer sans les défendre avec le courage qui aurait dû s'imposer.

La tragédie nous oblige collectivement à un effort de lucidité et à un véritable examen de conscience à propos de l'affaiblissement de la République.

Peut-être sommes-nous à l'un des plus grands tournants de notre Histoire depuis la seconde guerre mondiale.

Cette vérité, il faut maintenant l'entendre !

Des décennies de renoncements, de reniements, et de lâchetés collectives, nous ont fabriqué la société, l'Europe, le monde où tant de malheurs sont devenus possibles.

Nous aurions dû ne pas attendre que soient versés tout ce sang et toutes ces larmes.

Nous avons, il est temps de le reconnaître, trop cédé aux conformismes qui, depuis 40 ans, façonnent les opinions et masquent le cheminement souterrain des drames qui nous sautent maintenant au visage.

Nous avons accepté l'affaiblissement de la République parce que nous avons voulu croire que les malheurs des générations d'autrefois ne pouvaient plus revenir. Nous avons commis la même faute que les survivants de la Grande Guerre lorsqu'ils ont voulu croire qu'elle était la dernière des guerres. De la même façon, nous avons voulu croire que nous ne reverrions jamais la dépression des années 30, la remontée des extrêmes, des gens mitraillés à la terrasse des cafés en plein Paris, des guerres de religion, l'antisémitisme, l'Europe se couvrant de barbelés…

La guerre froide terminée, nous avons voulu croire que l'Histoire ne serait plus jamais tragique, que la violence et la rareté enfin vaincues, désormais tout serait réglé par la démocratie et le marché.

Le nouveau crédo consistait à promouvoir l'individu contre la société, le local contre le national, l'effritement de l'espace public.

L'occident s'aveugla sur sa puissance alors qu'il reculait déjà sur la scène du monde sans même s'en apercevoir.

Il s'aveugla sur la solidité de ses valeurs et de ses institutions alors que déjà elles vacillaient.

Il s'illusionna sur sa capacité de résistance à tout ce qui lui était hostile alors que celle-ci s'affaiblissait jour après jour.

Il ne voulut pas voir que sous les apparences du progrès matériel, il devenait plus fragile, plus vulnérable.

Il resta sourd aux quelques voix qui s'élevaient et qui lui rappelaient que la civilisation ne pouvait pas être seulement matérielle, que les hommes pour vivre et simplement rester humains avaient besoin de croire et d'espérer, que les peuples pour être les acteurs de leur propre histoire avaient besoin d'une transcendance, de l'adhésion à un idéal plus grand que l'addition des intérêts de chacun.

Mais puisque l'Histoire était finie, les leçons de l'Histoire n'avaient plus d'importance. Le sacré fut récusé. La raison aussi. La morale, la science, la religion reculèrent devant le relativisme qui affirmait que tout se valait. La culture battit partout en retraite devant l'utilitarisme qui demandait à tous les arts, à la littérature, à la poésie, à la musique, à quoi ils servaient au lieu d'apprendre à les aimer.

A ceux qui prenaient la parole pour tenter d'éveiller les consciences sur les dangers de ce désarmement intellectuel, culturel, spirituel et moral auquel conduisait ce nihilisme, il fut intenté des procès en sorcellerie.

Ceux qui dénonçaient les méfaits du pédagogisme à l'école étaient disqualifiés comme réactionnaires.

Ceux qui rappelaient qu'il n'y a pas d'éducation sans règles et sans sanction étaient tenus pour des parents indignes.

Ceux qui défendaient la famille étaient qualifiés de petits bourgeois.

Ceux qui disaient qu'un pays a besoin de frontières étaient pétainistes.

Ceux qui évoquaient l'immigration comme un problème étaient racistes.

Ceux qui appelaient à un Islam de France et qui dénonçaient les dangers du communautarisme étaient islamophobes.

Ceux qui réclamaient que nos enfants apprissent l'Histoire de France à l'école dans sa chronologie, qui pointaient les risques que faisait courir à la cohésion du pays l'affaissement de l'identité nationale, qui voulaient que fut créée une maison de l'Histoire de France, étaient des nationalistes belliqueux.

Les partisans d'une justice plus ferme avec les délinquants, les défenseurs de l'autorité, étaient traités de fascistes.

Et qui ne se souvient de quel mépris furent accablés ceux qui osèrent critiquer la stratégie de l'Euro surévalué.

Tant de débats interdits, tant de débats étouffés, tant de débats impossibles quand il aurait fallu, au contraire, discuter, argumenter, réfléchir ensemble à toutes les conséquences de nos choix collectifs, quand il aurait fallu tenir compte de tous les avertissements, de toutes les alertes qui n'ont pas manqué s'agissant de la voie périlleuse sur laquelle s'engageait notre pays et notre continent.

Sur un terrain préparé de longue date par une génération de penseurs appartenant à l'espèce si influente, de ceux auxquels Camus reprochait de n'avoir « jamais placé que leur fauteuil dans le sens de l'Histoire », l'occident, oubliant tout, se lança dans une entreprise de « table rase » dont nous commençons à peine à mesurer l'ampleur et les conséquences effroyables.

Georges Pompidou disait avec sagesse qu'un pays n'est pas une page blanche.

Un courant de pensée dominant dans la politique, dans l'enseignement, dans certains cercles intellectuels, a cherché au contraire à imposer l'idée qu'il fallait effacer tout ce qui avait déjà été écrit.

Sur la page blanche, plus de Nations, plus d'Etats, plus de frontières, plus d'identités, plus d'attaches, plus d'héritage. Ce néant revendiqué préparait la catastrophe.

Plus de devoir, plus de notes, plus de discipline et la morale, legs d'une vieille sagesse humaine effacée, elle aussi, au profit d'une éthique bricolée en fonction des circonstances pour satisfaire aux exigences de la bien-pensance. On ne dira jamais à quel point la folle idéologie de la page blanche a ouvert la voie à tous les appétits, tous les égoïsmes, toutes les revendications, et engendré l'affaiblissement de la République.

Ironie de l'Histoire, c'est sur notre vieux continent, parmi nos vieilles Nations, dans notre vieux pays que les coups les plus durs ont été portés contre tous les héritages.

De ces choix qui nous ont conduits aux désordres que nous redoutons tant aujourd'hui, la mondialisation fut le prétexte ; l'Europe, l'instrument ; la démocratie, l'alibi et la République, la victime.

La mondialisation, le fait majeur de notre époque, la mondialisation qui permet de s'ouvrir les uns aux autres, de se rencontrer, d'échanger, de partager peut être la meilleure de choses, jetant entre les hommes, les peuples, les sociétés, les cultures des ponts innombrables, arrachant des pans entiers de l'Humanité à la misère.

Il ne s'agit pas d'en contester les avantages incontestables mais de voir avec lucidité qu'elle peut devenir la pire des choses si elle signifie l'aplatissement culturel du monde dont nous ne voulons à aucun prix, le déracinement qui est la pire des stratégies, l'uniformisation des modes de vie, de pensée, de création, si elle est la porte ouverte à tous les dumpings, à toutes les concurrences déloyales, à toutes les spéculations.

Présenter la mondialisation comme une force irrésistible devant laquelle tout doit plier, à laquelle chacun doit s'adapter, c'est-à-dire se soumettre, quitte à renoncer à ce qu'il est, sans jamais qu'il soit possible d'ouvrir un débat à ce sujet n'a fait qu'alimenter un rejet de plus en plus fort qui provoque partout en Europe la révolte des peuples.

Affirmer que la mondialisation ne pouvait être qu'heureuse et que, par conséquent, les politiques dont elle était le prétexte pour mettre à bas tous les modèles nationaux, chacun hérité d'une histoire et exprimant une sensibilité particulière, ne pourraient être que bénéfiques, fut davantage qu'une erreur. Ce fut une faute.

Car en signifiant par là même qu'il n'y avait plus le choix et que la politique ne pouvait plus rien, elle minait la confiance dans les institutions, et même la légitimité du politique devenu impuissant.

Si la mondialisation fut le prétexte de la « table rase », l'Europe en fut l'instrument.

Nous avons voulu construire l'Union européenne parce que nous voulions avoir un instrument pour défendre dans le monde notre idée commune de la civilisation que deux guerres atroces, la solution finale et les totalitarismes avaient bien failli anéantir.

Européen je suis, européen je finirai mais trop longtemps, nous avons rêvé de cette Europe idéale et nous nous réveillons brusquement avec une autre, si acharnée à gommer une grande partie de l'Histoire européenne qu'elle a réussi à ressusciter les vieux démons nationalistes dont elle était censée interdire le retour.

Loin de nous protéger, cette Europe désunie, désarmée, sans volonté, nous a rendu plus vulnérable.

Si le Général de Gaulle avait raison de dire que la politique doit se faire à partir des réalités, et que ces réalités sont historiques, culturelles, géographiques, démographiques…, la grande erreur de l'Europe, depuis les années 80 jusqu'à présent, aura été de vouloir se construire contre ces réalités.

Nous commençons à en payer le prix.

A chaque crise, nous crions l'Europe ! L'Europe !

Comme s'il s'agissait d'une formule magique capable à elle seule de conjurer le sort.

Des remises en cause ? Aucune.

Schengen ne fonctionne pas. On continue !

Le statut du travailleur détaché est un scandale ? On continue !

Le politique sans limite de la concurrence est une aubaine pour tous les prédateurs du monde ? On continue !

Nos partenaires ne veulent pas payer pour une défense européenne ? On continue à payer pour eux !

L'élargissement est déraisonnable ? On continue à élargir !

La Turquie dans l'Europe, c'est irresponsable ? On continue à lui promettre l'adhésion !

Croire que l'on va faire plier la Russie en lui imposant des sanctions est une folie ? On continue à la sanctionner !

L'Europe est toujours mon idéal mais je refuse qu'elle devienne l'instrument de nos renoncements par le biais de règles, de normes, de jurisprudences communautaires auxquelles plus personne ne comprend rien.

Le moment est venu de refonder l'Europe, d'avoir les débats que nous n'avons pas su avoir et de tirer les leçons de l'histoire récente au regard de ce qui s'est passé en 2008 au moment de la crise financière, de ce qui s'est passé avec la crise grecque, de ce qui se passe avec la crise des réfugiés, avec le terrorisme.

La mondialisation comme prétexte. L'Europe comme instrument. La démocratie comme alibi. Que n'a-t-on dit en son nom ?

Détruire l'autorité ? C'était la démocratie ! Non c'était de la faiblesse.

Effacer les frontières ? C'était la démocratie ! Non, c'était un contre-sens.

Brader le bac pour le donner à tout le monde ? C'était la démocratie ! Non, c'était de la démagogie.

Faire entrer tout le monde à l'université sans se soucier des capacités de chacun ? C'était la démocratie ! Non, c'était un mensonge.

L'égalitarisme ? C'était la démocratie ! Non, c'était injuste.

Le communautarisme ? C'était la démocratie ! Non, c'était les prémices de la destruction de notre société.

Le multiculturalisme ? C'était la démocratie ! Non, c'était le contraire de notre identité nationale.

La judiciarisation de la politique, de l'économie et de la société, c'était la démocratie ! Non, c'était le triomphe de l'immobilisme cotre tous ceux qui veulent entreprendre, créer, innover.

Les attaques contre les professions réglementées, contre les notaires, contre les médecins, contre les pharmaciens, contre les avocats, c'était la démocratie ! Non, c'était la volonté d'en finir avec notre modèle fondé sur une déontologie exigeante et l'amour du travail.

Tant de désastreuses réformes de l'Education nationale, c'était la démocratie ! Non, c'était la fascination pour le nivellement.

A chaque fois que l'on détruisait quelque chose, c'était au nom de la démocratie !

Et c'est ainsi que la politique de la table rase a fini par mettre en danger la démocratie elle-même et par détruire chaque jour un peu plus notre modèle républicain.

Le communautarisme, le sort inacceptable que l'on fait aux femmes dans certains quartiers, la politique des quotas dans certaines écoles, les attaques portées contre l'élitisme républicain, le refus de récompenser le mérite, de reconnaitre la valeur de l'effort, du travail, l'abandon de l'assimilation, les brèches dans le principe de l'unité et de l'indivisibilité de la Nation, la loi qui n'est plus appliquée, le recul de l'égalité des chances auquel conduit la défaillance de l'école, la dérive de certains quartiers, le sentiment d'abandon du monde rural, l'insécurité culturelle et identitaire qui s'ajoute à l'insécurité économique et sociale sont les signes les plus visibles de l'effritement de notre modèle républicain sous la violence des coups qui lui sont portés par ceux-là mêmes qui ne cessent de donner des leçons de République pour faire oublier que depuis 40 ans ils démolissent ses valeurs, ses principes et ses institutions.

Nous commençons à entrevoir les conséquences de cette démolition.

Les circonstances nous font un devoir de réagir avant d'avoir dilapidé à jamais le trésor de civilisation et de culture que nous ont légué les générations qui nous ont précédés et qui ont fait de la France pour tant d'hommes le plus beau pays de monde.

Nous devons faire la guerre à l'Etat Islamique, en l'appelant d'abord par son nom, par tous les moyens de la guerre sinon le chaos gagnera encore du terrain, la crise des réfugiés déstabilisera l'Europe et le terrorisme continuera de s'abreuver à cette source empoisonnée.

Mais, nous ne cesserons pas d'être vulnérables aux terribles désordres du monde si nous ne leur opposons que des pouvoirs de police et des bombes.

Nous devons être capables de leur opposer aussi une unité, une cohésion, une solidarité fondées sur une espérance commune, une fierté partagée d'être les citoyens d'un grand pays qui a rendu de grands services à l'Humanité.

Dans ce moment de doute et d'angoisse, une seule idée doit nous guider : rendre aux Français, quelles que soient leurs croyances, leurs origines, leur histoire personnelle, la France de toujours.

La France de toujours qui n'est pas immuable, qui n'est pas immobile, qui vit, qui change, qui s'enrichit de tout ce qu'on lui donne, qui progresse, qui grandit par la pensée, par le sentiment, par ce génie si particulier qui lui a toujours permis de se relever quand on la croyait abattue.

Les valeurs de la France de toujours, c'est ce que nous avons de mieux à offrir à nos enfants et à ceux qui veulent partager notre destin.

Nul ne peut prétendre vouloir partager le destin français sans prendre ces valeurs à son compte. La France n'est pas un supermarché où l'on choisit ce qui vous convient. Elle est un tout que l'on adopte comme tel et auquel on apporte sa contribution.

Ces valeurs n'auraient pas dû être bradées, parfois même être reniées.

Il n'y a plus d'identité française, il n'y a plus d'identité heureuse, dans une société devenue multiculturelle. Il n'y a plus d'identité française, il n'y a plus d'identité heureuse si nous ne partageons pas des valeurs morales, un mode de vie, une politesse, le sentiment d'appartenir à une Nation, d'avoir une histoire, une langue, un imaginaire communs et que nous sommes solidaires dans les plus grands succès comme dans les pires épreuves.

C'est sur ces valeurs dont nous nous sommes écartés que nous allons devoir reconstruire l'école, les institutions, la société, la justice, le droit, la société, la politique.

Tâche qui, il y a peu encore, aurait pu paraître impossible. Comme toujours, c'est dans le drame qu'une espérance naît comme celle qu'allume ce chanteur qui déclare « Pendant trente ans, avec mes amis, issus comme moi des quartiers nord de Toulouse, nous avons contesté la République. On interpellait, on criait : mais quand allez-vous nous ouvrir les portes pour entrer dans cette société ? Pendant toutes ces années, nous avons oublié que la France était le plus beau pays du monde. Non seulement nous ne nous en sommes pas aperçus, mais nous avons omis de le dire aux gens. Nous avons oublié que notre parole contestatrice n'était pas censurée. Que nous pouvions dire ce que l'on voulait, chose pas du tout évidente dans les pays de nos parents. Je suis un enfant gâté de la République. C'est la République qui a fait de moi un homme libre. Je me dois de lui rendre ce qu'elle m'a donné. »

En disant cela, cet homme fait honneur à la France.

Nous avons une opportunité historique de reconstruire une Nation fraternelle. Nous avons besoin d'ordre, d'autorité, de justice, de fermeté, de générosité, de fidélité à nous-mêmes et d'ouverture.

Si nous ne sommes pas capables de concilier ces exigences, si nous n'avons pas assez d'intelligence, de courage, de force, de volonté et de cœur pour changer nos façons de penser, de voir et d'agir, nous ne serons pas au rendez-vous de l'Histoire.

Ce rendez-vous, nous n'avons pas le droit de le manquer.

Vive l'Alsace toujours fidèle à elle-même et fidèle à la France !

Vive la République que nous aimons !

Vive la France de toujours !

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